• L'inspection est passée!!!

    Dessin de jack

    Ce matin à 9h, mon inspecteur est venu observer ma classe pour une durée de 1h15. Finalement, au terme de cet horaire, il a demandé un peu plus de temps car il ne parvenait pas à rentrer dans mon fonctionnement.

    Autant dire que je suis partie en EPS, le laissant avec mes classeurs, avec appréhension!

    A 10h35, l'entretien a pu démarrer pour une demi heure en théorie car en fait il a duré jusqu'à 12h35.

    Comme vous le savez, je mets en place le fonctionnement de Christine sur le blog de Maternailes, avec ouverture progressive des ateliers et inscriptions des élèves avec étiquettes-prénoms.

    L'inspecteur m'a fait remarqué qu'il a fait près de 400 inspections et c'est la première fois qu'il sort d'une observation en ne comprenant pas et qu'il attendait des explications de ma part.

    C'est alors que j'ai compris que mon inspection était fichue, alors fichue pour fichue, je prends la décision de défendre mes positions et cette pédagogie à laquelle je crois.

    -Non, les enfants ne passent pas leur temps à jouer. Tout ce petit monde évolue dans un cadre pensé et aménagé par l'enseignante en respectant les programmes définis.

    Le jeu n'est pas rien faire mais c'est une activité à part entière, riche d'apprentissages.

    Mais  quels apprentissages????Je prends en exemple le coin livre qui développe un comportement de lecteurs, les amène à rapprocher un album et la photocopie de sa couverture en rangement.....

    Que pour moi, les jeux et les ateliers sont à penser pour qu'ils soient riches de compétences.

    Mais pourquoi pas de regroupement préalable, et la consigne, comment les élèves savent ce qu'ils doivent faire et à quel moment? Comment font-ils la différence entre jeu et ateliers?

    Les élèves distinguent ces deux temps car l'atelier demande une démarche : prendre son étiquette, la glisser dans la boîte et s'asseoir. Pour moi, c'est le rituel de l'atelier et je capte plus leur attention qu'avec un regroupement collectif où un quart écoute les consignes de tous les ateliers pendant que les autres se chahutent!!!

    Et les programmes dans tout ça???Il me reproche de ne voir aucune trace des programmes dans mes préparations.

    Ah, non. Toutes mes préparations s'appuient sur les programmes. Mais il est vrai que je n'emploie pas la terminologie adéquate. A un endroit il a relevé Vivre ensemble alors que les programmes parlent de Devenir élèves. Je parle de graphisme alors que cela ne figure pas, de coins sciences.....

    Cette libre appropriation des programmes le dérange et à l'avenir, je vais donc y remédier.

    Mes intercalaires posaient aussi souci, pourquoi ne pas séparer en fonctions des grands domaines.

    C'est un choix car je souhaitais mettre en avant la continuité de notre travail, et que ces domaines apparaissaient sur chaque trace avec la consigne, la compétence et le domaine traité. L'an dernier je découpais par domaines mais cette année, j'ai opté pour cette organisation.

    L'entretien s'apparentait un peu à un prédateur face à un hérisson qui sort ses piquants. C'était très destabilisant mais d'un autre côté je ne voulais pas m'avouer vaincue car mince, il y a un boulot monstre derrière tout cela, une réelle réflexion. C'est évident que des choses sont à améliorer et je suis prête à me remettre en question. Mais dans quelle mesure peut-on avancer qu'un regroupement collectif pour expliquer les consignes est plus porteur qu'une présence à chaque atelier pour expliquer la consigne au groupe concerné?

    Dans quelle mesure peut-on dire que de fonctionner par groupes de couleurs est mieux que par inscriptions aux ateliers?

    Comme je l'avais déjà souligné, il n'y a pas de fonctionnement idéal, c'est plutôt notre manière de le mettre en place qui importe.

    Puis, à ma grande surprise, l'entretien a pris une autre tournure. Mon inspecteur me félicitait pour mon audace et ma capacité à défendre mes choix, les justifier, les argumenter malgré ses propos fermes.

    Il comprenait mieux les raisons d'un tel fonctionnement, même si celui-ci demeurait déroutant. Il me mit en garde sur les programmes et le respect de ses formules et sur l'évolution dans le temps d'un tel fonctionnement pour amener peu à peu les élèves vers un fonctionnement plus classique et ainsi les préparer aux prochaines années.

    Il m'invita aussi à penser la classe de manière collective comme un groupe-classe.

    Il a souligné l'importance de mettre aussi en place des groupes de besoins, ce que je rejoins car à la rentrée des groupes de langage vont être constitués.

    Finalement après une présence de 3h30, mon inspection se termine sur une note encourageante et sur ces propos "Je ne peux que remarquer votre singularité qui n'est pas pour me déplaire". Et là, la pression tombe et je comprends enfin que tout cela n'était en fait que pour me pousser dans mes retranchements, voir jusqu'à quel point je défendais mes choix sans me déstabiliser.

    J'avoue que pourtant oui, j'étais perdue, oui, je doutais de mes capacités à justifier, oui, j'appréhendais la conclusion.

    Tout cet article qui s'apparente à un carnet intime pour partager avec vous ce drôle de moment et vous inviter à assumer vos choix et les défendre le cas échéant mais toujours en s'appuyant scrupuleusement sur les programmes et les compétences définies.

    Un fonctionnement plus classique serait sans nul doute passé inaperçu mais je confirme que je crois en ce fonctionnement. Je vais réfléchir à ces points pour tenter d'y apporter une réponse mais dans tous les cas, ce sera ce que j'ai choisi et que je défendrai.........en accord avec les Programmes.

    Et puis une petite amertume tout de même : aucun mot sur les mascottes voyageuses,  notre mascotte italienne, mon travail autour des artistes, le café-lecture, ces projets qui me tiennent à coeur mais qui n'ont pas eu leur moment de lumière.Ah, j'ai aussi appris que je fonctionnais selon une pédagogie coopérative : je ne le savais même pas....

    Merci pour votre lecture et bonne soirée.


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